mardi 22 décembre 2020

Cookies et verres de lait : la titanesque consommation de calories du Père Noël

Comme chaque année, pendant que nous dormons à points fermés le ventre bien rempli d’un repas gargantuesque, le Père Noël s’embarque dans une aventure aussi intense que sportive : des descentes et remontées incessantes dans les cheminées, des millions de paquets à soulever et déposer au pied des sapins illuminés, et ni plus ni moins qu’un tour complet de la planète. Le tout en seulement 24h chrono, grâce aux décalages horaires. Sacrée nuit blanche pour un grand-père !

Heureusement, les enfants font souvent preuve de solidarité, et dans nombre de pays, il est de tradition de laisser un petit remontant au Père Noël, de quoi tenir le coup jusqu’au bout. Remontant qui n’est jamais boudé : au matin, les bambins ont la joie de découvrir que le verre de lait et l’assiette de cookies qu’ils ont méticuleusement déposés ont eu du succès.

Bien sûr, Noël est pour la plupart des gens un évènement qui mérite d’être fêté avec le faste d’un festin démesuré. Mais tout de même, une nuit à se gaver de cookies, c’est un peu extrême… Non ?

 


La quantité de calories ingurgitées par le Père Noël au cours de cette nuit magique a longtemps interpellé, à tel point que de nombreuses personnes se sont osées à faire quelques projections. Pour ce faire, il convient de prendre en compte le nombre de maisons visitées, ou encore le nombre moyen de calories mises à disposition dans chaque maison (considérant que le nombre de cookies et leur recette, donc leur valeur énergétique, peut être très variable d’une maison à l’autre).

Prenons l’exemple des États-Unis où une étude de 2013 [1] a montré qu’environ la moitié des familles avec enfants s’attendaient à recevoir la visite du Père Noël, et étaient donc susceptibles de lui préparer un petit gouter nocturne, auxquelles s’ajoutent 22% des familles sans enfants (la magie opère à tout âge !). Considérant qu’il y a près de 37 millions de maisons avec enfants et 82 millions sans enfants dans ce pays, on obtient un total de 36 millions de foyers dans lesquels des cookies pourraient être préparés ! 

 


Avec un apport calorique moyen de 275 Kcal, correspondant grosso-modo à trois cookies et un verre de lait, on arrive à la somme astronomique de 9,9… milliards de Kilocalories !! Soit l’équivalent de 2500 tonnes de sucre blanc, à peu près le poids… de 500 éléphants ! Selon une autre étude [2], 10% de ces calories pourraient être mobilisées par le processus de digestion, laissant tout de même un total de près 9 milliards de Kilocalories au vieil homme, le tout en une seule nuit. Sachant que pour un homme de son âge et sa carrure, le Père Noël a besoin d’environ 3300 kcal par jour, la quantité qu’il aura ingurgité à Noël sera équivalente à 2,7 millions de fois son besoin réel. Même si notre bonhomme décide de répartir l’ensemble sur l’année entière, cela ferait un apport 7000 fois supérieur à ses besoins au quotidien. Et il n’a même pas encore visité les autres pays…

Bien sûr, tout ceci reste tout à fait théorique, et les chiffres utilisés peuvent faire varier le nombre de calories réellement consommées. Mais de manière générale, en considérant la planète entière dans le calcul, les petits goûters nocturnes du Père Noël se chiffrent toujours de quelques dizaines à quelques centaines de milliards de kilocalories avalées (voir tableau ci-dessous).

 

Les résultats de quelques calculs prenant en compte des chiffres différents à l’échelle de la planète entière (modifié d’après un tableau de Wormser & Ladenheim 2018)

Milliards de kilocalories consomméesNombre de foyers (millions)Kcal par foyerSource
494950520Spoon University
105378278Quora
18,492200Eat Out Eat Well
3742200170Greatist
150640234Daily Mail


 

Alors, faut-il s’inquiéter pour la santé du Père Noël ? Eh bien force est de constater qu’année après année, le vieil homme garde la forme et remplit sa mission avec brio. Un bidon un peu rond semble un prix dérisoire à payer pour une telle orgie sucrée. De quoi se poser quelques questions… Le Père Noël est-il doté d’un métabolisme supra-accéléré, impliquant une dépense énergétique particulièrement élevée et expliquant au passage son endurance exceptionnelle ? Visiter la planète entière en 24h implique en effet que notre homme soit capable de se mouvoir à une vitesse surhumaine. Est-il seulement humain, et même… terrien ? Le mystère demeure complet. Finalement, sa légendaire générosité explique peut-être la disparition des petites douceurs sucrées : il se pourrait qu’il profite simplement que son traineau s’allège au fur et à mesure de la distribution des cadeaux pour ramener toutes ces délicieuses intentions à son équipe d’elfes dévoués !

 

Références 

  1. Pew Research Center. Celebrating christmas and the holidays, then and now. 2013. http://www.pewforum.org/2013/12/18/celebrating-christmas-and-the-holidays-then-and-now/  
  2.  Wormser, G. P. & Ladenheim A. 2018. How many calories did Santa Claus consume on Christmas Eve? Wiener klinische Wochenschrift, 130, 73–75. https://link.springer.com/article/10.1007/s00508-017-1306-8 

 

Sophie Labaude

2 commentaires:

  1. Pour avoir besoin de tant d'énergie, Je pense que les rennes doivent être mécaniques (bin oui les pauvres bêtes sinon!) et que le Père Noel doit pédaler pour faire voler son traineau ou alors le traineau a une unité de fermentation du sucre en alcool et un moteur à éthanol. "Nous ne voyons pas d'autre explication" (Eric et Ramzy) :'D

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    1. J'adore l'hypothèse d'un traineau qui fonctionnerait grâce au sucre ! Pas de cookies, pas de carburant, pas de cadeaux pour les enfants suivants ! Noël devient alors une grande chaîne de générosité où chaque enfant permet aux autres d'être gâté :)

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