Socrate, en voyant cet homme, dit : « Eh
bien, mon brave, comme tu es au courant de ces choses, dis-moi ce que j’ai à
faire ». — « Pas autre
chose, répondit-il, que de te promener, quand tu auras bu, jusqu’à ce que tu
sentes tes jambes s’alourdir, et alors de te coucher ; le poison agira
ainsi de lui-même. » En même
temps il lui tendit la coupe. Socrate la prit avec une sérénité parfaite […],
il porta la coupe à ses lèvres, et la vida jusqu’à la dernière goutte avec une
aisance et un calme parfaits.
Extrait de « Phédon, ou de l’âme », Platon (traduction É. Chambry) – début du IVème siècle avant J-C.
Alle Ding sind Gift, und nichts ohn Gift;
allein die Dosis macht, das ein Ding kein Gift ist.
« Tout est poison, rien
n’est poison ; seule la dose fait qu’une chose n’est pas un poison »
Paracelse – XVIème
siècle après J-C
De
tous temps, les être humains ont utilisé certaines plantes à des fins
thérapeutiques, pour se soigner et conserver la santé… mais aussi parfois à des
fins politiques, pour éliminer des rivaux gênants. Certaines classifications
étaient même basées sur l’usage médicinal que l’on pouvait trouver aux
plantes ! Les « sorcières », au Moyen-âge, étaient chassées en
partie à cause de leurs savoirs sur les simples* qu’elles cultivaient ou
allaient cueillir dans les bois… Mais toutes ces propriétés salvatrices ou
destructrices des plantes, si elles sont bien utiles à l’humanité, n’ont rien
de magique ! Les plantes utilisées à l’heure actuelle en phytothérapie et
en herboristerie possèdent des principes chimiques identifiés et dont l’action
sur le corps humain est généralement bien connue et maitrisée.
Ici, vous reconnaîtrez quelques plantes utilisées en cuisine mais aussi en phytothérapie... [source] |
Mais
si l’être humain sait utiliser les plantes à sa disposition, on peut se demander
pourquoi certaines plantes ont des effets sur le corps humain, tandis que
d’autres ne modifient en rien notre santé ? Et surtout, quel est l’intérêt
évolutif pour une plante d’avoir des propriétés particulières… si ses voisines
du champ d’à-côté n’en ont pas ?
Tout
d’abord, voyons pourquoi certaines plantes sont utiles ou dangereuses pour
l’Homme.
Vous
le savez peut être, au cœur des cellules végétales se trouve toute une
machinerie permettant à la cellule d’assurer sa survie, sa croissance et son
développement, sa nutrition, sa reproduction. Toute cette machinerie regroupe
un ensemble très complexe de réactions biochimiques, appelé « voies
métaboliques ». Cet ensemble de réactions fait intervenir des enzymes, qui
sont des catalyseurs biologiques**.
Toutes
les molécules complexes permettant d’assurer la survie et le développement de
la cellule sont donc issues du métabolisme primaire de la cellule. Parmi elles,
on trouve par exemple des acides aminés (qui sont les « briques »
essentielles composant les protéines), les nucléotides (qui sont les
« briques » de construction de l’ADN et des ARN), les acides gras à
fonction membranaire (eh oui ! sans acides gras, la cellule ne peut plus
former la membrane protectrice qui la délimite) et tous les sucres essentiels
au bon fonctionnement de la cellule.
Mais
par la suite, on a observé que bon nombre de plantes étaient capables de
synthétiser ce que l’on appelle des « métabolites secondaires » à
partir des métabolites primaires, qui sont les composés essentiels à la vie de
la cellule dont j’ai parlé dans le paragraphe précédent. Toutes ces nouvelles
molécules ne sont pas directement essentielles à la survie et au développement
cellulaire à court terme, mais elles le sont à long terme. Par exemple, un des
métabolites secondaires les plus présents à la surface de la Terre chez les
plantes est la lignine : c’est une molécule entrant dans la constitution
du bois des arbres et qui permet entre autres la rigidification des axes
verticaux (les troncs) et horizontaux (les branches) de ces végétaux. Vous
voyez bien qu’à terme, un arbre sans lignine ne peut pas avoir une croissance
normale.
Pour
avoir un aperçu, voici l’ensemble des voies métaboliques primaires et secondaires connues à l’heure actuelle que l’on peut retrouver chez une plante.
Attention ça fait peur !
Mais
et nos poisons dans tout ça ? Que sont-ils ? Et surtout, quels
avantages évolutifs apportent-ils à la plante lorsque celle-ci en
produit ?
Il
existe différents types de poisons, qui sont classés dans différentes
catégories. Je vais vous présenter quelques uns de ces composés et je vous
donnerai quelques exemples de plantes qui produisent ces substances.
D’après
Wink (2003), on trouve dans le règne végétal plus d’une quinzaine de familles
de composés secondaires. Je ne vais pas vous détailler l’ensemble de ce qui se
fabrique chez les plantes, aussi ai-je choisi de vous présenter quelques
végétaux que vous connaissez certainement, comme par exemple l’Ortie Urtica dioica.
L’Ortie,
vous en avez certainement fait l’expérience assez tôt au cours de votre
enfance, ça pique… Mais comment se fait il qu’un simple contact avec la tige ou
les feuilles puisse provoquer une brûlure parfois très intense ?
A gauche, les poils urticants de l'Ortie vus à la loupe [source] ; à droite, les poils urticants vus au microscope électronique [source] |
Les
poils urticants de l’Ortie sont creux et composés de silice (le même matériau
minéral qui forme les grains de sable ou le verre). Au moindre contact avec un
corps étranger à la plante, les poils se cassent et libèrent leur contenu. Si
les produits libérés arrivent au contact de la peau d’un animal, on observe une
inflammation… Mais à quoi est due cette réaction ? Eh bien, il faut savoir
que dans les poils d’Ortie, on trouve des composés tels que l’acétylcholine et
l’histamine (de Bonneval, 2006). Ces deux molécules sont classées dans la
famille des amines et des ester. Dis comme ça, on ne se rend peut être pas bien
compte. Si je vous dis maintenant que l’histamine est une substance
naturellement produite par les animaux et qu’elle joue un rôle dans la réponse
immunitaire, en engendrant par exemple une accélération du rythme cardiaque ou
un rétrécissement des bronches accompagné de démangeaisons cutanées… Eh
oui ! L’histamine joue un rôle dans les réactions allergiques ! D’où
les démangeaisons et douleurs qui
résultent de la piqure d’une telle plante. L’acétylcholine quant à elle n’est
rien de moins qu’un neurotransmetteur. Ces molécules sont responsables (entre
autres) des transmissions des signaux nerveux dans le corps des animaux. En
particulier, une des synapomorphies des Bilatériens (vous, moi, un chat, un
requin-baleine, un papillon… voir l'article sur la phylogénie animale) est la présence de synapses***
unidirectionnelles utilisant l’acétylcholine comme neurotransmetteur (Lecointre
et Le Guyader, 2001). Rendez vous compte, ce végétal produit des substances que
l’on pensait strictement cantonnées aux animaux !
Chez
d’autres plantes, on retrouve des composés appelés alcaloïdes. C’est le cas par
exemple de l’Aconit Aconitum napellus
dont voici une belle photo ci-dessous.
Aconitum napellus, une belle plante mortelle [source : photo personnelle] |
Des
expériences ont été menées très tôt pour constater l’effet que l’aconitine (un
alcaloïde produit par cette plante) était particulièrement visible au niveau du
cœur (Matthews, 1897). Après injection d’une très petite quantité d’extrait
d’Aconit chez un Vertébré, les pulsations cardiaques accélèrent puis
ralentissent ; les battements deviennent désordonnés et la mort de
l’individu s’ensuit par arrêt cardiaque. Quelques grammes de plante fraiche
suffisent à tuer un être humain adulte en quelques heures… C’est pour cela
qu’il est même déconseillé de cueillir une telle plante à main nue !
Une
autre belle plante que l’on trouve à l’automne est la Colchique Colchicum autumnale. Elle est de la même
famille que le Crocus de nos jardins et
elle lui ressemble en bien des points…
A gauche, la Colchique d'automne [source] et à droite, le Crocus à safran [source]. Il faut savoir que le Crocus est une petite fleur qui sort de terre au printemps, avant que les arbres n’aient encore toutes leurs feuilles ; cette plante est généralement une des premières à faire des fleurs violettes, jaunes ou blanches au printemps. Le Crocus n’est pas toxique et il existe une espèce Crocus sativus qui sert à produire le safran, épice utilisée en cuisine. |
Mais
elle produit un alcaloïde dangereux pour un grand nombre d’organismes : la
colchicine. Cette substance se trouve dans la plante entière et elle a pour
propriété de bloquer la formation du fuseau mitotique. En clair, elle empêche
les cellules de se diviser ! Une cellule mise au contact de la colchicine
ne pourra pas effectuer un cycle cellulaire complet : elle restera bloquée
au cours de sa division ce qui engendrera sa mort.
Vous
connaissez certainement l’amande, fruit de l’Amandier Prunus dulcis. On l’utilise beaucoup en pâtisserie ou en
cuisine… mais savez vous que le goût très caractéristique des amandes
provient en réalité de l’acide cyanhydrique ? (Couplan, 2009)
A gauche, les amandes pas encore mûres accrochées sur l'arbre [source] ; à droite, les amandes utilisées en cuisine [source]. Voir ici quelques belles images d'Amandier en fleurs. |
L’acide
cyanhydrique interfère avec le fonctionnement des mitochondries, qui sont la
centrale énergétique de la cellule et qui assurent la fonction de respiration
cellulaire. En clair, l’acide cyanhydrique va stopper une réaction en chaine
qui a lieu constamment en temps normal dans la mitochondrie. La cellule ne
pourra plus utiliser l’oxygène correctement et l’organisme entier va subir des
conditions d’anoxie (c'est-à-dire qu’il va être privé d’oxygène). Le mécanisme
est un peu compliqué à expliquer, mais en gros le cœur va s’arrêter de battre
car les cellules contractiles n’auront plus d’oxygène à leur disposition (cours
en ligne de l’université de Strasbourg).
Il
faut savoir qu’une quantité équivalente à 50g d’amandes fraiches de l’Amandier
est létale pour l’être humain adulte… à consommer avec modération !
Ainsi
donc, certaines plantes produisent des substances toxiques, tandis que d’autres
n’en produisent pas. Pourquoi ? Quel est l’avantage évolutif que procure
la production de telles substances ?
D’après
l’étude récapitulative de Bennett et Wallsgrove (1994), les composés chimiques
secondaires produits par les plantes servent avant tout à se protéger de
l’herbivorie. Cette protection peut être appliquée pour différents types
d’herbivores ; ainsi, la fécondité de certaines espèces de pucerons et
l’appétence de certaines espèces de limaces sont réduites par l’augmentation de
la quantité de glucosinolates dans la plante (les glucosinolates sont aussi des
composés chimiques secondaires). Mais ces composés ne semblent pas avoir
d’effets sur les animaux vertébrés (Lapin et Pigeon par exemple). D’autres
composés, comme la canavanine, miment des acides aminés essentiels à la
composition des protéines… mais n’ont pas les mêmes propriétés
physico-chimiques : un insecte qui aurait mangé des tissus contenant cette
substance fabriquerait des protéines « erronées » et non fonctionnelles.
C’est comme si vous fabriquiez vous-même une chaine de vélo mais que l’un des
maillons était défectueux : l’ensemble de la chaine serait correct mis à
part un petit détail, mais la chaine ne pourrait pas tourner correctement dans
le pédalier et se briserait au premier coup de pédale !
Cependant,
quelques rares insectes possèdent un métabolisme capable de différencier les
« bons » composés utilisables dans les protéines des
« mauvais ». Alors que les plantes produisant de la canavanine sont
protégées de la majorité des insectes, elles sont la proie privilégiée de Caryedes brasiliensis (Bruchidae) et Sternechus tuberculatu (Curculionidae),
deux espèces de Coléoptère qui sont capables d’ingérer de la canavanine sans
avoir de soucis (Rosenthal et al.,
1982 et article en ligne).
Un
autre exemple de lutte contre les brouteurs est souvent donné lorsqu’on parle
des composés secondaires : le cas de l’Acacia
caffra et des antilopes appelées Koudous Tragelaphus strepsiceros en Afrique (Hallé, 1999). Il est connu que
les Koudous broutent les Acacia de
manière incomplète : ils changent sans arrêt d’arbre au cours de leur
repas. Pourquoi donc ? Eh bien, lorsque les feuilles sont broutées, elles
produisent des composés phénoliques toxiques (là aussi issus du métabolisme
secondaire) donnant un goût astringent à la plante. Le Koudou se détourne alors
de la plante et s’en va chercher un autre arbre à brouter.
Dans
ce cas, on peut voir que le composé secondaire n’est pas présent tout le temps
dans la feuille : il n’est fabriqué qu’en cas de stress et de blessure.
A gauche, le dévoreur [source] ; à droite, le dévoré [source] |
Je
l’ai déjà dis, toutes les plantes à fleurs ne produisent pas forcément les
mêmes composés secondaires. Si l’on s’intéresse à l’aspect phylogénétique, on
se rend compte très rapidement que les composés secondaires possèdent souvent
des ascendances communes et ne sont pas apparus au hasard au cours de
l’évolution des plantes. Par exemple, l’étude de Wink (2003) montre qu’au sein
de la famille des Solanaceae (les Pommes de Terre, les Tomates et le Tabac
entre autres), on retrouve seulement trois fois l’apparition des alcaloïdes
stéroïdes (voir figure ci-dessous). Cela montre bien qu’à un moment donné dans
l’histoire évolutive de cette famille, les alcaloïdes ont été produits et que
cette innovation évolutive a été conservée car elle apportait un avantage
évolutif certain.
Arbre phylogénétique des Solanaceae, d'après Wink (2003). Les branches en gras montrent la présence d'alcaloïdes stéroïdes dans cette famille. Illustrations : Schizanthus pinnatus , Solanum dulcamara , Atropa belladona , Lycopersicon esculentum , Physalis alkekengi , Nicotiana tabacum |
Cependant
on ne retrouve pas les mêmes composés secondaires chez toutes les plantes. Cela
s’explique par le fait que la fabrication de telles molécules engendre une
dépense énergétique importante. Il s’agit ici de « stratégie
évolutive » : en produisant beaucoup d’alcaloïdes, l’Aconit va
« privilégier » ses défenses chimiques plutôt que l’élaboration d’un
appareil végétatif pérenne.
J’emploie
ici un terme finaliste sciemment (entres guillemets) pour faire un raccourci,
mais vous comprenez bien que la plante n’a aucune volonté consciente d’un choix
d’allocation de ses ressources énergétiques dans la production d’alcaloïdes ou
la croissance d’organes à durée de vie longue : c’est le résultat de la
sélection naturelle au cours du temps.
Les
plantes sont donc capables de synthétiser toutes sortes de composés organiques
leur permettant de se défendre face à leurs prédateurs, les herbivores… Bien
que le panel de molécules produites dans la nature soit impressionnant et très
diversifié, tous ces composés atteignent leur but, à savoir la défense contre
les prédateurs herbivores. De différentes façon, les plantes arrivent à leur
fin.
On
peut alors se demander ce qui se passe lorsqu’un herbivore nait avec une mutation
lui permettant de passer outre les défenses chimiques de la plante… Comment la
plante va-t-elle réagir ? Quelles sont les solutions qu’elle peut mettre
en place pour se protéger à nouveau ? Un article prochain vous parlera
peut être de ce phénomène fascinant en biologie, appelé la théorie de la Reine
Rouge !
*
simple : en langage de botaniste, les « simples » sont les
plantes médicinales cultivées dans un jardin.
**
catalyseur : « Substance qui augmente la vitesse d'une réaction
chimique sans paraître participer à cette réaction » (Larousse).
J’ajouterais qu’un catalyseur est une entité chimique (ou biochimique) qui se
retrouve à l’identique à la fin de la réaction et qui peut être réutilisé pour
recommencer une réaction identique.
***
synapse : connexion entre neurones ou entre neurone moteur et fibre
musculaire striée (Encyclopaedia Universalis). En clair, une synapse est le
« vide » existant entre deux neurones (qui sont les
« câbles » qui font passer les informations électriques dans notre
corps) ou entre un neurone et un muscle.
Bibliographie
P.
de Bonneval ; L’herboristerie. 2006. Edition DesIris. p 97
S. A. Matthews; A study of the
action of aconitin on the mammalian heart and circulation. 1897. The Journal
of Experimental Medicine. 2(5): 593–605
F. Couplan; Le régal végétal. 2009. Edition Sang de la
Terre. pp 256 – 257
Cours en ligne de l’Université de
Strasbourg (consultation le 9/09/12) :
R. N.
Bennett and R. M. Wallsgrove; Secondary Metabolites in Plant Defence
Mechanisms. 1994. New Phytologist, Vol.
127, No. 4 pp. 617-633
F. Hallé; Eloge de la plante. 1999. Edition du Seuil. pp 164
– 165
G. A.
Rosenthal, C. G. Hughes, D. H. Janzen; L-Canavanine, a dietary nitrogen source
for the seed predator Caryedes
brasiliensis (Bruchidae).1982. Science. Vol. 217 no. 4557 pp. 353-355
Article en ligne (consultation le 10/09/12) : http://www.uky.edu/~garose/cancerrev.htm
G. Lecointre et H. Le Guyader ; Classification
phylogénétique du vivant. 2001. Edition Belin. p 221.
50g, tu m'inquiète, on parle bien d'amande amère, là ? Est-ce normal que d'autres noms de genre soient intercalés au milieu des Solanum, est-ce que ça n'en fait pas un groupe polyphilétique ?
RépondreSupprimerSinon, une petite remarque non-biologique : le Moyen-Âge se termine en 1492, la chasse aux sorcières est instituée par une bulle papale de 1484, mais ne commence qu'après la publication du malleus maleficarum en 1487, et atteint son pic entre 1580 et 1630, la dernière sorcière exécutée le sera en 1782. Bref, tout ça a eu lieu à l'Époque moderne et pas au Moyen-Âge.
Désolée pour ce pinaillage. ;-)
Je ne suis pas calé en plantes donc je vais rester dans la phylogénie. Par rapport à Solanum c'est une excelente question ! Surtout que dans ce cas précis on a un exemple très amusant avec cet arbre ! D'après la topologie de cet arbre on ne peut pas décider si Solanum est paraphylétique ou polyphylétique ! Soit Solanum est apparu plusieurs fois, soit Solanum est apparu une seule fois mais en son sein, plusieurs groupes sont apparus (Cyphomandra etc.) et ont acquis des caractères dérivés par rapport à Solanum qui fait qu'ils n'ont pas été reconnus comme y appartenant alors qu'en fait c'est le cas (même histoire qu'avec les poissons qui n'existent pas !). Dans tous les cas Solanum est mal définit. Soit un des clades nommé Solanum doit garder ce nom, soit tous les genres intercalés doivent être appelés Solanum. En tout cas ce cas particulier est un très bon exemple pour montrer que la paraphylie et la polyphylie ne se déterminent pas sur un arbre nu sans caractères mais se déterminent que s'il y a des caractères orientés sur l'arbre. Cela montre aussi que paraphylie et polyphylie sont des concepts tout autant invalide l'un que l'autre... Un autre bel exemple sont les algues qui sont à la fois paraphylétiques et polyphylétiques :D Bref quand à savoir si Solanum est vraiment paraphylétique ou polyphylétique, je laisse la palme à Boris :)
SupprimerPour répondre à ce commentaire, je dirais que oui, il s'agit bien d'Amande amère, fruit de l'arbre "Prunus dulcis". D'après l'ouvrage "Plantes toxiques, végétaux dangereux pour l'Homme et les animaux", de Jean Bruneton, 1996, aux éditions Lavoisier Tec&Doc, il est dit (je cite) qu'un "homme de 67 ans, consommateur régulier de Laetrile [note : le Laetrile, ou vitamine B17, encore appelé amygdaloside, a été, il y à une trentaine d'années, présenté comme une substance naturelle atoxique capable de tuer, spécifiquement, les cellules cancéreuses. En fait, il s'avère que non, cette substance n'a aucun effet sur le cancer... mais elle est bien toxique pour l'organisme], a dû être placé sous soins intensifs (oxygène, ventilation assistée, nitrite et thiosulfate de sodium) à la suite d'une ingestion de 12 amandes amères". Les données exactes de la contamination sont disponibles dans l'article source suivant : Shragg, Albertson & Fisher, 1982, Cyanide poisoning after bitter almond ingestion, West. J. Med., 136, 65-69. Le fait que cet homme ait été hospitalisé à la suite de l'ingestion de ces amandes résulte de la combinaison amandes+Laetrile, qui ont comme point commun de libérer du cyanure d'hydrogène dans le corps.
RépondreSupprimerConcernant le problème des Solanum, les auteurs considèrent que le genre est polyphylétique [citation : "Note, that
members of the genus Solanum which comprises a large number of species, cluster as a polyphyletic group"]. Cela n'empêche pas de considérer le genre Solanum comme valable; en effet, tant qu'une révision taxonomique n'a pas été effectuée, il est logique de garder dans un même clade plusieurs genres en mélange. De plus, comme cette phylogénie a été obtenue à l'aide de données moléculaires, il est possible que l'utilisation de tel ou tel marqueur change l'histoire évolutive du groupe. Pour plus d'infos, voilà le lien direct vers l'article : http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0031942203003005
Enfin, concernant les sorcières, c'est vrai, je n'ai pas vérifié les dates exactes du début et de la fin du Moyen-Age. Il faut dire que je n'ai jamais été très bon en Histoire :)